Éditorial Ecclesia50 - Avril 2023

Nous doutons parfois des promesses. Des expériences malheureuses ont entamé notre confiance en elles : rupture dans une relation d’amour qui s’était engagée dans la fidélité, déception face à un travail ou des études qui n’ont pas tenu leurs espérances, triste banalité de promesses électorales sans avenir.

La Bible aussi est traversée par ces désenchantements. Les psaumes d’Israël pleurent Dieu quand Il semble ne pas tenir sa promesse et se retirer de son Alliance. Et que dire de la Passion de Jésus ? Pour ses disciples, la croix sonne douloureusement comme un abandon du Père. Qu’est devenue la promesse d’amour de Dieu pour son Fils ? En cela, la croix rejoint nos doutes et nos échecs, nos déceptions de l’espérance.

Mais, au matin de Pâques, tout est transfiguré. Il y a une fraîcheur incomparable dans les récits de Résurrection, la fraîcheur d’une promesse qui reprend vie et qui éclot à elle-même, quand ce qu’elle annonçait survient par-delà la désespérance. La résurrection de Jésus pose le signe définitif que Dieu tient sa promesse de vie pour sa création et cela, malgré tout ce qui peut s’opposer à elle, le mal et la mort. La Pâque de Jésus nous convie à croire que Dieu tient sa promesse pour les vivants.

Notre Église aujourd’hui s’inquiète. Face aux difficultés pastorales et aux purifications auxquelles elle doit faire face, certains peuvent penser, qu’usée et fatiguée, elle ne pourra tenir sa promesse. Mais, le mystère de Pâques se rappelle à nous. Il nous donne d’entendre que, dans les pauvretés humaines, l’Esprit de Dieu poursuit l’œuvre du Christ Ressuscité et qu’il appelle aujourd’hui, par bien des signes, l’Église à honorer sa promesse de donner l’Evangile de Jésus au monde.

Dans la joie du Christ ressuscité, soyons des enfants de la foi en la promesse de Dieu, témoins de la fidélité sans limite de Dieu pour les hommes, et qui gardent l’espérance de la victoire de l’amour. 

+ Laurent Le Boulc’h