Éditorial Ecclesia50 - Décembre 2022

Touchés par l’inflation et la hausse des coûts de l’énergie, une grande partie des habitants de l’Europe sont contraints de réduire fortement leurs dépenses. Noël 2022 s’habille de pauvreté, mais c’est alors qu’il nous invite à entrer plus profondément dans le mystère de la nativité.

Dans l’évangile, ce sont des bergers puis des mages qui, les premiers, adorent l’enfant.

Dans la Palestine au temps de Jésus, les bergers font partie des plus pauvres et des plus méprisés. C’est à eux pourtant que l’ange s’adresse d’abord pour leur confier la nouvelle de la naissance de l’enfant Dieu. Le Christ prend d’emblée sur lui les traits du tout petit, fragile, sans pouvoir et sans avoir. C’est dans le dépouillement que Dieu donne aux hommes ce qu’il a de plus sacré.

Comme l’ange et les bergers, ce Noël de précarité nous appelle à poser un regard d’amour sur ce qui est humble, pauvre et dérisoire. C’est là que se révèle l’humanité de Dieu. Je pense ici au défi posé à notre société de prendre soin de la personne et du vivant quand la vie s’éteint jusqu’à devenir si ténue.  

Les mages ne sont pas des pauvres. Ils sont riches, mais ils sont surtout des hommes du don. Ils offrent au Fils de Dieu qui s’est fait tout petit devant eux, ce qu’ils ont de plus précieux. Ils en éprouvent « une très grande joie ». Cette joie, nous la ressentons nous aussi quand notre cœur devient plus large et généreux. 

Dans notre monde qui apprend en ce Noël à prendre durablement le virage de la sobriété, que l’ange, les bergers et les mages de la nativité nous apprennent à redonner du prix à ce qui en a apparemment si peu et à vivre des relations de partage.

La joie de Noël nous sera alors offerte.

Joyeux et saint Noël pour tous !

+ Laurent Le Boulc’h