Éditorial Ecclesia50 - Mars 2021 — Diocèse de Coutances

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Éditorial Ecclesia50 - Mars 2021

L’épreuve avec saint Joseph

Le 8 décembre 2019, en la solennité de l’Immaculée Conception, le pape François déclarait l’année 2021 « Année saint Joseph ». Dans la belle lettre apostolique qui lui est consacrée, le Saint Père contemple la figure de Joseph et nous en montre toute l’actualité pour notre temps de grande épreuve.

Plongée dans une crise sanitaire épuisante, l’humanité espère enfin « voir le bout du tunnel ». L’expression revient souvent sous la plume des commentateurs de l’info, comme si notre monde était dans l’attente des temps messianiques de la délivrance du mal. Mais, l’espérance des temps nouveaux, si présente dans les Écritures, n’est pas passive. Elle engage les hommes et les femmes dans une transformation spirituelle de leurs existences. C’est bien là le témoignage de Joseph dans l’évangile qui, plutôt que d’attendre simplement le bout du tunnel, prie le Seigneur et transforme ses projets. Il décide de prendre Marie enceinte dans sa maison, ou encore, de faire un long détour d’exode avec la Vierge et l’enfant en passant par l’Égypte.

En ce carême, saint Joseph, que nous fêterons le 19 mars, se présente à nous. Il nous encourage à entrer en conversion, en ne nous contentant pas d’espérer la fin de l’épreuve, mais en faisant de l’épreuve l’occasion d’une révision de vie pour mieux accueillir l’évangile du Christ. Cet art est difficile. La sagesse de Dieu n’est pas facile à recevoir. Elle suppose le temps de la pause dans la réflexion et la prière, la méditation des Écritures et l’écoute fraternelle. Saint Joseph nous montre ce chemin en ce mois de mars.

Cette sagesse, il nous faut la demander dans la prière pour tous les hommes et toutes les femmes, et particulièrement aujourd’hui, pour les parlementaires de notre pays qui débattent de sujets difficiles. Sans mettre en cause la nécessité de réagir contre le fléau du terrorisme, le projet de loi contre les séparatismes qui vise à contrer l’épreuve du terrorisme islamiste doit nous alerter. Le glissement des mots de la loi sur la laïcité - de la « séparation » en 1905 à, aujourd’hui, le refus des « séparatismes », puis « la confortation des principes républicains » est significatif d’une inflexion. L’évolution éventuelle d’un État de droit qui préserve à la fois sa séparation d'avec le religieux et la liberté des cultes, à un État soucieux d’imposer « ses valeurs « à toute institution n’est pas sans risques. La question de la liberté religieuse et de sa place dans la société est un sujet sensible qu’il vaut mieux manier sans idéologie ni précipitation, mais avec prudence et doigté.