Éditorial Ecclesia50 - Avril 2021

La liturgie du carême nous en a privés pendant 40 jours, mais, à l’aube de Pâques, le chant de l’Alléluia a de nouveau retenti dans nos églises. Comme le cri d’un nouveau-né quand il vient au monde, l’Alléluia, chant de naissance et de libération, a surgi des entrailles de l’Église.  

 Alléluia ! Loué soit Dieu !... »

S’il est un événement qui appelle à la reconnaissance joyeuse des hommes envers Dieu, c’est la Résurrection du Christ. Il n’est pas d’événement qui soit plus digne de louanges. Il n’est pas de nouvelle au monde qui puisse susciter autant de joie au cœur de l’humanité.

La joie de Pâques est unique, totale, inépuisable. Elle n’est pas la joie du monde, passagère et provisoire. Elle n’est pas déni de la souffrance et du mal. En Jésus Ressuscité, la joie pascale surgit du mal et de la mort traversés, et plus rien ne peut la détruire. Elle est la joie de l’Amour de Dieu à jamais vainqueur. « Ma joie, nul ne pourra vous la ravir » promet Jésus dans l’évangile (Jn 16,22).

C’est la joie des disciples quand leurs yeux s’émerveillent de reconnaître leur Maitre crucifié vivant au milieu d’eux. La joie des apôtres quand l’Esprit Saint les envoie en mission par son souffle, assurés de la présence du Ressuscité avec eux. C’est la joie des témoins qui iront jusqu’au bout du don d’amour de leurs vies pour le Christ, tant ils sont imprégnés d’espérance et de foi en Jésus Sauveur.

Cette joie, profonde et unique, est celle des baptisés au jour de Pâques. Les disciples de Jésus la portent comme un trésor qui suscite parfois l’étonnement. D’où leur vient cette joie ? Notre monde dans l’épreuve a besoin de rencontrer ces missionnaires de la joie pascale. Il n’y a pas de témoignage authentique de l’évangile si la joie de Pâques n’est pas profondément enracinée dans le cœur du disciple.

Notre Église va bientôt vivre une étape importante de son itinéraire des disciples-missionnaires avec la convocation d’une assemblée diocésaine synodale en mode connecté. Tous les catholiques de la Manche et les sympathisants sont concernés par cette recherche. Je les invite à porter cet événement dans la prière. Au moment où l’Eglise de Coutances et Avranches doit discerner les décisions courageuses qu’elle sera amenée à prendre afin de continuer dans les années qui viennent sa mission d’évangélisation, demandons à l’Esprit Saint de la maintenir dans la joie de Pâques. Que malgré la difficulté de la mission et de la conversion à vivre, notre Eglise soit tout habitée par la joie qui nait dans le passage de la mort à la vie à la suite du Seigneur de Pâques.

+ Laurent Le Boulc’h
Evêque de Coutances et Avranches