Notre-Dame du Cap-Lihou
Marie-Laure Proudnikoff
Histoire
La tradition raconte qu’au XIème ou au XIIème siècle, des pêcheurs relevant leurs casiers au Cap Lihou, découvrent, en plus des homards, tourteaux et autres crustacés, nombreux dans ce coin de la baie, une statue de la Vierge à l’Enfant.
Personne ne sait d’où provient cette statue de pierre, mais tous l’adoptent sans hésiter et la décision est rapidement prise de construire un lieu pour accueillir ce trésor donné généreusement par la mer. C’est ainsi qu’une modeste chapelle est édifiée, surplombant la zone de pêche où la Vierge vient d’être sauvée des flots. C’est la naissance de Notre-Dame du Cap-Lihou.
Très vite, cette statue miraculeuse qui a la réputation d’opérer « souvent de bons et apparents miracles » attire les foules venues essentiellement de Bretagne et de Normandie. L’engouement est tel que ce modeste lieu-dit prend de l'importance au point d'être rebaptisé Grand-Ville.
Pendant la Guerre de Cent ans, les Anglais s'intéressent de près à ce roc au-dessus des flots qui présente un panorama stratégique et qui a l’avantage de se situer en face du Mont-Saint-Michel, dernier bastion encore dans les mains des Français dans tout le quart Ouest du pays. Le roc est pris en 1441. Les Anglais détruisent alors la chapelle en bois pour construire une nouvelle église en granit de Chausey. Le lieu est finalement récupéré quelques mois plus tard par les Français. Mais, peu après la victoire, la statue de Notre-Dame du Cap-Lihou disparaît mystérieusement. Les Granvillais décident de réaliser une nouvelle statue en calcaire pour remplacer la Vierge disparue. Cette nouvelle statue fait l’objet de la même dévotion que l’originelle.
Notre-Dame du Cap-Lihou aujourd'hui
Patronne de Granville et des marins, Notre-Dame du Cap-Lihou protège la cité contre les multiples périls qui guettent. Aujourd’hui encore, les pêcheurs comme les plaisanciers conservent un attachement fort à La Vierge . Cette confiance des gens de mer se manifeste plus particulièrement à Granville chaque dernier dimanche de juillet lors du Grand Pardon : la statue est descendue du roc pour la bénédiction des flots et la prière en mémoire des hommes péris en mer.