Abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte
J’irais jusqu’au bout du monde pour gagner une âme à Jésus-Christ, dussé-je au bout de ma course y trouver le martyre.
Sainte Marie-Madeleine Postel
Un projet audacieux
En ce début du XIXème siècle, l’abbaye porte les stigmates d’un passé pour le moins compliqué, marqué par la guerre de Cent ans et la Révolution française ; ne subsistent à cette époque que deux petites maisons, un porche et les parties basses du cellier et de la remise. Mère Marie-Madeleine, alors âgée de 76 ans, mais portée par une foi audacieuse, n’est pas effrayée par ce projet de reconstruction.
La reconstruction
Mère Marie-Madeleine confie, à l’une des religieuses de la congrégation, la mission de trouver des fonds pour financer ce projet. C’est ainsi que sœur Placide Viel se rend auprès de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, roi des Français, pour obtenir des subsides pour la restauration de l’abbaye.
Sœur Marie-Madeleine peut également compter sur le dévouement tout en discrétion de sœur Marthe Le Bouteiller qui est d’une grande aide et d’une grande efficacité pour la gestion matérielle de la communauté.
Ainsi, les travaux peuvent débuter. C’est à François Halley, ouvrier autodidacte local, que le chantier est confié. Neuf ans après la mort de sœur Marie-Madeleine, en 1855, la reconstruction de l’abbaye est achevée.
Un sanctuaire et un lieu de pèlerinage
Ces trois femmes, qui puisent leur force dans l’amour de Dieu et qui sont animées par ce désir ardent de transmettre l’évangile, ont toutes été béatifiées. Les reliques de sainte Marie-Madeleine Postel et celles des bienheureuses Placide Viel et Marthe Le Bouteiller sont conservées dans la chapelle du transept nord de l’église abbatiale. L’histoire de l’abbaye et de ses trois religieuses du XIXème siècle fait de Sain-Sauveur-le-Vicomte un lieu de pèlerinage connu dans tout le département de la Manche.