Mgr Cador au salon de l'agriculture — Diocèse de Coutances

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Mgr Cador au salon de l'agriculture

Mgr Cador s'est rendu au salon de l'agriculture dimanche 25 février. Il a assisté à l'inauguration du stand de la Manche et au concours de la vache normande.

C’est dans un contexte social et économique particulièrement tendu que le monde agricole vit son grand rassemblement national au salon de l’agriculture de Paris du 24 février au 3 mars. Alors que beaucoup d’agriculteurs de la Manche manifestent des difficultés et des souffrances dans l’exercice de leur métier, Mgr Cador s’est rendu à Paris dimanche 25 février auprès de la délégation manchoise. Rencontre.

Diocèse de Coutances et Avranches : Monseigneur, pourquoi avoir choisir de vous rendre au salon de l’agriculture ?

 

Mgr Grégoire Cador : C’est un vieux rêve de plus de 40 ans, du temps où je sillonnais les départements autour de la Sarthe avec mon camion usine pour fabriquer les aliments du bétail, mais je n’avais pas le temps pour cela ! C’est aussi et surtout parce qu’on m’y a invité et que c’est, me semble-t-il, une porte d’entrée dans la découverte du monde agricole d’aujourd’hui. Même si c’est loin d’être la seule.

J’ai choisi de me rendre au salon de l’agriculture le 25 février, soit le jour de l’inauguration du stand de la Manche et celui du concours de la vache normande. Soit dit en passant, je note que les vaches de la Manche ont raflé une bonne partie des premiers prix (rires…) ! Il m’a semblé normal d’être au plus près du peuple que le Pape a confié à ma sollicitude pastorale.

Nous étions une bonne centaine de Manchois venus en car ou en voiture pour vivre cette journée au titre du diocèse.

Diocèse de Coutances et Avranches : Quel regard portez-vous sur la crise agricole que traverse la France, et plus généralement l’Europe ?

 

Mgr Grégoire Cador : Je ne me permettrai pas de prendre position sur des sujets qui demandent une compétence que je n’ai pas. Ce ne sont pas les quatre années que j’ai passé à travailler dans le monde rural il y a quarante ans qui me permettraient de le faire. Le monde, particulièrement le monde rural, a énormément évolué depuis quarante ans.

Cependant, je comprends peu à peu que la situation est fort complexe. Plusieurs écoles s’affrontent qu’il faut réussir à confronter dans le dialogue et non dans la violence qui devient malheureusement un mode d’expression de plus en plus courant voire habituel dans le monde d’aujourd’hui. Cela me semble improductif et même inquiétant… Il est urgent de « s’asseoir ensemble » comme disaient mes amis du Nord-Cameroun. Il s’agit de réfléchir ensemble dans la logique du « tout est lié » prônée notamment par le Pape François.

Au-delà des questions techniques que je ne maîtrise pas vraiment et que je laisse le soin aux gens compétents de travailler au plus près des réalités, dans les trop peu nombreuses rencontres que j’ai eu l’occasion de vivre depuis mon arrivée dans le diocèse il y a quatre mois, j’ai beaucoup entendu parler de souffrance, de solitude, de découragement et de l’augmentation des suicides…

Il y a là probablement un lieu sur lequel la communauté chrétienne peut s’engager, et elle le fait déjà en lien notamment avec l’association « Réagir » qui accompagnent les agriculteurs en difficultés.

Diocèse de Coutances et Avranches : Que souhaitez-vous dire aux agriculteurs en ces temps perturbés ?

 

Mgr Grégoire Cador : Je voudrais leur dire que, en les écoutant, je prends conscience de la passion qui les habite et de la joie qu’ils ont d’exercer leur métier malgré les difficultés qu’ils rencontrent, et que cela me réjouit.

Je leur dis aussi que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre d’eux. Je commencerai la semaine prochaine une série de visites pastorales d’une semaine dans les quinze lieux manifestes qui constituent le territoire de notre diocèse. J’espère les rencontrer dans la diversité de leurs professions, sans oublier les professionnels du monde de la mer que, pour le coup, je ne connais pas du tout.

L’Évangile est pétri d’images agricoles et maritimes. Il contient en lui-même le ferment de la fraternité universelle qui est la clé pour l’organisation d’un juste partage des compétences et des biens qui ne doivent pas rester concentrés dans les mains de tel ou tel groupe ou de tel ou tel pays.  

Le défi est énorme mais, je suis convaincu que, ensemble, les enfants de Dieu que nous sommes ont la capacité de le relever.