Bienheureux Pierre-Adrien Toulorge, prêtre et martyr — Paroisse Notre-Dame de Coutances

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Paroisse Notre-Dame de Coutances

Bienheureux Pierre-Adrien Toulorge, prêtre et martyr

Fêté le 13 octobre, mémoire

Pierre-Adrien naquit le 4 mai 1757 à Muneville-le-Bingard. Formé au collège puis au séminaire de Coutances, il fut ordonné prêtre et devint vicaire séculier de Doville, en décembre 1782, à 25 ans. Son curé prémontré, le père Jacques-François Le Canut, était rempli de zèle envers les 618 habitants de la paroisse, dont la plupart connaissaient la misère. Dans les sermons conservés, le jeune vicaire Pierre-Adrien exalte la bonté miséricordieuse de Dieu, mais affirme avec force son inexorable justice à l'égard du pécheur endurci. Depuis Doville, Pierre-Adrien Toulorge se rendait parfois à l'abbaye prémontrée de Blanchelande. Conquis par l'idéal de saint Norbert, Pierre-Adrien entra à Blanchelande et y fit profession.

Après le vote de la Constitution civile du clergé, le père Toulorge poursuivit son ministère dans les paroisses des alentours. Lorsqu'il entendit parler de la loi du 26 août 1792 condamnant à la déportation tous les prêtres fonctionnaires publics n'ayant pas prêté serment, il se crut visé et décida, dans sa méprise, de partir pour l'île anglaise de Jersey. Les officiers municipaux ne prêtèrent pas attention à son erreur et le laissèrent partir le 12 septembre. À Jersey, il apprit qu'il n'était pas visé par la loi de bannissement des prêtres réfractaires et qu'il aurait pu rester en France sans être inquiété. À la première occasion, il débarqua clandestinement à Portbail, puis s'enfonça dans le maquis. L'année suivante, en septembre 1793, Pierre-Adrien Toulorge fut capturé et jugé. Le tribunal était convaincu de son bref séjour à Jersey, mais n'en possédait aucune preuve. Après quelques hésitations, et au risque de sa vie, Pierre-Adrien décida de dire toute la vérité, sachant qu'il était en fait poursuivi parce que prêtre catholique et qu'il encourait la peine de mort comme émigré rentré. Il fut effectivement condamné à mort. La nuit précédant son exécution, il se confessa et, tandis que tous les autres clercs incarcérés s'endormaient, il écrivit trois lettres impressionnantes - à son frère, à un ami et à une inconnue, où il ajoutait : « Je vous souhaite la bénédiction de Dieu. Le 12 octobre 1793, la veille de mon martyre ». Le lendemain, un dimanche, il se leva avec joie et déjeuna comme de coutume. Après avoir prié son bréviaire, il demanda à plusieurs compagnons de lui arranger les cheveux et de lui faire la barbe. Enfin, il demanda à ses confrères de dire avec lui les Vêpres ; ensuite, ils tombèrent à genoux et implorèrent sa bénédiction. Il les bénit, le visage tout resplendissant d'une paix divine. D'après un témoin oculaire, la guillotine était dressée en face de la maison du maire de Coutances. La foule était muette d'émotion en voyant ce jeune prêtre aller à la mort avec sérénité et paix. Conduit au pied de l'échafaud, le père Toulorge dit seulement : « Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains ! Pardonnez, je vous prie, à mes ennemis. »

Le Cardinal Angelo Amato l'éleva au nom du Pape Benoit XVI aux honneurs des autels le 29 avril 2012 dans la cathédrale de Coutances : une cérémonie très émouvante ! Le bienheureux Pierre-Adrien est dans notre monde de demi-vérités un témoin de foi, qui peut encourager non seulement les religieux mais tout chrétien.