Réaction de Mgr Grégoire Cador - Inscription de l’IVG à la Constitution — Diocèse de Coutances

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Réaction de Mgr Grégoire Cador - Inscription de l’IVG à la Constitution

Mgr Cador s'est exprimé à la suite de l'inscription de l'IVG à la Constitution.

Hier, lundi 4 mars, le Congrès a adopté définitivement le texte qui inscrit l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Quelle est votre réaction ?

« Cette décision montre bien que l'anthropologie chrétienne qui reconnaît en tout être humain, un fils ou une fille de Dieu en devenir depuis sa conception et jusqu'au-delà de sa mort physique, n'est plus, ou n'est pas en tout cas, partagée par une majorité de nos contemporains.

Je reste pourtant convaincu que la bonne nouvelle de l'Évangile, que les Chrétiens ont reçu la mission d'annoncer, repose tout particulièrement sur cette révélation de l'ineffable dignité de tout être humain créé à l'image de Dieu. »

 

Dans un communiqué publié après le vote du Sénat, la Conférence des évêques de France a parlé de « tristesse ». Pourquoi cette tristesse, cette inquiétude de la part de l’Église de France ?

« Cette tristesse repose davantage sur le fait que cette inscription dans la Constitution soit vécue comme une victoire, comme si "l'avortement qui demeure une atteinte à la vie en son commencement" n'était appréhendé que "sous le seul angle du droit des femmes." » Je partage cette tristesse et je me retrouve très bien dans la déclaration de la Conférence des évêques de France.

Tout ce qui fait grandir la liberté est évidemment une victoire, mais à condition que ce soit en vue du bien. Comme le dit saint Paul dans sa Première lettre aux Corinthiens : "Tout est permis, mais tout ne construit pas..." (1Cor, 10,24). »

 

Face au découragement de certains fidèles qui voient également arriver la loi sur la fin de vie, et face à l’inquiétude de certains soignants qui se demandent jusqu’à quand pourront-ils invoquer leur clause de conscience. Que souhaitez-vous leur dire ?

« Aux Chrétiens, j'ai envie de dire : "Gardons le regard fixé sur le Christ." Apprenons de la cohorte de tous les saints qui nous ont précédés depuis 2000 ans à Le reconnaître présent en chacun et chacune de nos frères et sœurs. Et ce, quelles que soient leur situation, leur origine, leur conviction, leur religion, leur orientation, que sais-je encore ?

"Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens c'est à moi que vous l'avez fait." C'est valable pour l'embryon, tout comme pour la personne en fin de vie. C'est valable aussi pour tous ceux et toutes celles dont nous ne partageons pas les opinions ou les convictions et dont le comportement peut nous heurter, nous choquer ou nous scandaliser.

Continuons, sans nous décourager, à témoigner de cet amour inconditionnel parce que, comme le disait Urs von Balthasar : "L'amour seul est digne de foi". J’invite les Chrétiens à continuer de s’engager sans relâche dans tout ce qui est au service de la vie depuis sa conception et à ne pas se laisser aller au découragement.

Que Dieu vienne en aide aux professionnels et aux institutions concernés. Puissent-ils trouver dans le soutien et la prière de la communauté chrétienne les capacités d'un vrai discernement et le courage de prendre les décisions qui s'imposeront alors à leur conscience dûment éclairée…

Merci à ceux et celles qui nous écoutent et qui croient en l'efficacité de la prière de prendre cette intention très à cœur. »

Extraits de l'interview Parole aux évêques de RCF - Propos recueillis par Bénédicte Buisson

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