Semaine de prières pour l’Unité des chrétiens, rencontre avec le pasteur Alexandre Gilbert

Quel est votre parcours ?

Je suis marié avec Ingrid depuis 18 ans et nous avons 3 enfants. Nous avons été dix-sept ans missionnaires avec l’organisme Parole de Vie France, association protestante qui a pour mission de connecter les jeunes au message de l’Évangile. C’est à notre arrivée en Normandie que notre vocation en tant que couple pastoral s’est révélée. Le CEP (Centre Évangélique Protestant) de Coutances n’avait plus de pasteur depuis six ans. Aussi, après avoir prié et pris le temps de discerner, on a choisi de quitter notre ancien organisme pour se consacrer à ce ministère pastoral. Je suis donc pasteur du CEP de Coutances depuis septembre dernier et Ingrid m’accompagne dans ce service pastoral.

Cette nouvelle mission est-elle une suite logique, un aboutissement ?

Pour moi, Dieu nous taille des places de service qui sont faites pour nous. Quand nous travaillions avec les adolescents nous avions pour mission de les aider à grandir dans leur foi. Cela m’a aidé à comprendre les adolescents et aussi à m’équiper dans le partage de la Bible.
Aujourd’hui, notre objectif à Coutances est de construire une communauté multigénérationnelle où les gens se soutiennent les uns les autres. J’apprends actuellement à parler à toutes les générations. Rencontrer des personnes âgées est ainsi une vraie richesse car elles ont une foi, une maturité très profonde.

Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a jamais manqué de rien et on voit l’incroyable fidélité de Dieu. Le Seigneur connait la motivation des cœurs et des personnes. Il nous appelle à Le servir et Il pourvoie pour ce service.

Cette semaine est la semaine de prières pour l’Unité des chrétiens, que pensez-vous de ce type d’initiatives ?

Je trouve cela formidable de faire des choses ensemble. On ne va pas le nier, catholiques et protestants ont de réelles différences. Cependant nous avons aussi beaucoup de similitudes. Par exemple, nous partageons les mêmes difficultés par rapport au manque de clercs.

Je retiens surtout que nous nous rassemblons sur l’essentiel : nous avons le même désir de connaître Dieu et Jésus, son fils. Je ne perçois pas nos deux Églises comme concurrentes, mais bien comme complémentaires. Des anciens catholiques viennent nous voir, on essaye alors de comprendre leur démarche et de les accompagner au mieux pour qu’ils puissent discerner où est leur place.  L’objectif est qu’ils se sentent bien là où ils sont, il n’y a pas de chasse-gardée.

Surtout, je trouve cela essentiel qu’on se regroupe via la prière. On a tendance à l’oublier mais prier c’est faire bouger le bras de Dieu.

Propos recueillis par Pauline Trochu

Retrouvez ici tous les initatives manchoises pour cette semaine.